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Valériane Thool (Photo: IEIM)

Changements climatiques: entre déclin du rôle étatique et montée des acteurs locaux

Dès son entrée en fonction, le président américain Donald Trump a dénoncé l’Accord de Paris sur le climat. Plus récemment, le président brésilien Jair Bolsonaro a assuré une piètre gestion des importants incendies en Amazonie. Si des chefs d’États montrent leur défiance face aux accords climatiques, d’autres acteurs montent au créneau pour lutter contre le dérèglement climatique. Qui sont ces nouveaux ambassadeurs du climat ?

Par Valériane Thool 

Les dernières négociations qui se sont déroulées lors de la 24e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP24), en décembre 2018 en Pologne, ont été peu enthousiasmantes. Les États-Unis se sont retirés, le président brésilien à peine élu, Jair Bolsonaro, ne voulait pas entendre parler de changements climatiques, le président français Emmanuel Macron n’a pas fait le déplacement et l’Arabie saoudite a insisté avec succès sur le retrait des termes « énergies fossiles », « pétrole » ou encore « charbon ». Faute de leaders dans ces discussions, mais surtout de consensus réel, les conditions d’application de l’Accord de Paris ne sont toujours pas fixées.

Pourtant, l’humanité fait face à des enjeux importants découlant du dérèglement climatique. Selon les plus récentes études, la température a augmenté de 0,74 °C sur la surface du globe depuis le début du XXe siècle, et la courbe s’est nettement accentuée depuis les années 1970. En parallèle, les températures des océans ont augmenté de 0,5 °C en moyenne au cours du XXe siècle. L’augmentation des températures a eu pour conséquence directe de faire fondre les glaciers, entraînant une montée des eaux de 2 cm depuis 2000. Des régions du monde s’assèchent rapidement, tandis que d’autres subissent des intempéries de plus en plus longues et importantes et affrontent des ouragans de plus en plus nombreux.

Déclin du rôle étatique

En 2015, la rencontre des chefs d’État à Paris pour la 21e Conférence des Parties (COP21) avait fait couler beaucoup d’encre. Au cours de celle-ci, les États s’étaient entendus pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C.

Ces enjeux sont loin d’être nouveaux. Déjà au début des années 1990, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait publié un rapport sur le réchauffement de la planète dû à l’utilisation excessive d’énergies fossiles et à l’expansion du secteur industriel à travers le monde. Ce rapport avait conduit aux premières négociations climatiques, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. Ce sommet avait amené les États à admettre la véracité scientifique du phénomène de changement climatique, sans pour autant adopter des normes contraignantes.

Depuis, de nombreuses rencontres interétatiques ont eu lieu, faisant avancer les négociations sur des accords concernant les changements climatiques. Ce qui a conduit au Sommet de Paris sur le climat, la fameuse COP21. À cette occasion, ce sont 195 États qui ont consenti à la réduction globale des gaz à effet de serre (GES) et à la réduction des énergies fossiles. Ainsi, lorsque l’Accord de Paris a été adopté, plusieurs ont cru à un engagement fort et direct des États.

Force est de constater qu’à la suite de cette promesse, les États-Unis, depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence, ont fait un pied de nez à l’Accord. Plus récemment, c’est le président brésilien Jair Bolsonaro, un climatosceptique notoire, qui a imposé ses conditions afin de demeurer partie de cet accord. Ainsi, certains dirigeants nient le dérèglement climatique, alors que certains États vivent parfois les pires scénarios envisagés par les scientifiques. Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a d’ailleurs constaté en septembre 2018, dans un de ses discours majeurs, que : « les scientifiques nous ont prévenus des changements climatiques depuis des décennies. Beaucoup trop de dirigeants refusent d’écouter. »

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Valériane Thool

Doctorante en droit international à l’UQAM et à l’Université Toulouse 1 Capitole, Valériane Thool axe ses recherches sur la protection de la biodiversité marine et sur le droit des investissements étrangers. Elle est la responsable de la recherche et du contenu à l’IEIM et chargée de cours à forfait à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke.

 

Dans la catégorie Numéro 43 (Sept-Nov 2019)

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