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(Photo : Malaika)

Éducation: « Ne manquez aucune occasion d'aller à l'école » Noëlla Coursaris Musunka

Par Hélène Boucher

Figure connue des magazines beauté tels Vogue, Elle et Vanity Fair, Noëlla Coursaris Musunka a fondé l’organisation Malaika – « ange » en swahili – dans son pays d’origine, la République démocratique du Congo, en 2007. Ce véritable écosystème constitué d’une école moderne, d’un centre communautaire et d’un espace restauration est voué au développement et au renforcement des capacités des enfants du village de Kalebuka, plus de 2000 kilomètres à l’est de la capitale, Kinshasa, et non loin de la Zambie. Sans Frontières l’a rencontré alors qu’elle faisait escale à Londres.

Sans Frontières : Quel a été le déclic qui vous a fait vous lancer dans « l’aventure » Malaika ?
Noëlla Coursaris Musunka : Je suis l’unique enfant de la famille. Petite, ma mère – devenue veuve à mes cinq ans – n’avait pas de moyens de me garder à ses côtés. J’ai donc mis le cap dès l’enfance sur l’Europe afin d’avoir toutes mes chances. J’y ai étudié en gestion des affaires et suis devenue mannequin international. Treize ans plus tard, à 18 ans, je suis revenue au pays. Les conditions de vie médiocres que j’y ai vues ont déclenché mon envie d’aider les enfants dépourvus d’éducation. Il y a un tel potentiel de développement au pays… Grâce au modèle Malaika, les jeunes n’ont aucuns frais à débourser pour étudier.

S.F. : En quoi l’organisation Malaika se distingue-t-elle des autres structures d’aide à l’éducation et à quoi attribuer son succès ?
N.C.M. : En 15 ans d’existence, Malaika n’a cessé d’accueillir des enfants âgés de 5 à 18 ans. De 100 à 400 élèves au départ, son succès s’accroît grâce à une équipe locale remarquable. On dénombre maintenant 5 000 personnes par an gravitant dans l’organisation. Des enseignants dévoués aux programmes d’écriture, d’entrepreneuriat, de couture, d’agriculture offerts aux garçons et filles et des entraîneurs sportifs. Des aides à la cuisine pour nourrir les jeunes avec deux repas quotidiens. Des constructeurs de puits qui ont mis 25 puits à la disposition des 32 000 habitants des villages voisins. Plusieurs édifices s’érigent ici, dotés d’un système écologique d’énergie solaire et mécanique, dont des espaces sanitaires où des filets contre la malaria sont distribués pour contrer ce fléau encore tristement fatal. D’ailleurs, à ce jour, 14 000 filets ont été offerts à nos bénéficiaires par notre organisation. Grâce à l’écoute de la communauté et de nos équipes, Malaika est devenu un écosystème complet transposable à l’échelle mondiale.

S.F. : Quel est votre rôle au sein de Malaika ? Comment trouvez-vous le temps de vous y consacrer entre vie de famille et carrière de top-modèle ?
N.C.M. : Je ne m’accorde aucun salaire et je m’investis le plus possible dans tous les secteurs de l’organisation : il y a beaucoup à évaluer, entre les appuis des autorités, le bon fonctionnement des opérations et le financement. L’été, j’organise sur place des séjours de découverte de six semaines afin d’accroître la portée des actions et la visibilité. Il me ferait d’ailleurs plaisir de vous y inviter (rires) ! Je crois que ma renommée de top-modèle s’avère un atout pour sensibiliser à grande échelle à la cause des enfants défavorisés. Un engagement inculqué aussi à mes deux enfants, selon mes croyances aux droits humains, à l’accès à l’éducation et la santé. Le temps m’est précieux et mes prises de parole tendent toutefois à s’amenuiser, priorité familiale oblige…

S.F. : Quelle est votre stratégie pour convaincre les nombreux donateurs de financer Malaika à la hauteur de ses ambitions et de ses besoins ?
N.C.M. : L’organisation a une antenne aux États-Unis, où deux gestionnaires s’occupent d’opérations de financement. Heureusement, en 15 ans, le modèle de développement Malaika a fait ses preuves. Je poursuis tout de même mes efforts et veille à la crédibilité de l’organisation. Il m’importe d’être proche des équipes pour définir les axes philanthropiques. Plusieurs fondations familiales comme Segal (États-Unis), Voss (Allemagne) et Vinmart (République démocratique du Congo) nous appuient, au même titre que les entreprises L’Oréal et Unilever. Notre réseau de donateurs compte aussi sur des structures africaines telles qu’Africell et Solutions for Africa, une société de forage congolaise...

Lire l'entrevue au complet

Pour suivre Noëlla Coursaris Musunka et son organisation Malaika
https://www.instagram.com/noellacoursaris/

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