Photoreportage: quand l'eau ne coule pas de source
Photoreportage d’Alexis Lemetais
Bluefields est la capitale de la Région autonome de la Côte caraïbe Sud (RACCS) du Nicaragua, l’une des régions les plus pauvres et isolées du pays. En 2020, cette ville ne dispose toujours pas d’un réseau de distribution d’eau. Malgré un climat extrêmement humide et des pluies diluviennes qui la balayent la plus grande partie de l’année, y obtenir de l’eau est un défi quotidien.
Les infiltrations d’eaux noires et grises – provenant des latrines et des caniveaux à ciel ouvert – polluent régulièrement les nappes phréatiques. Les fréquentes inondations contaminent les puits et la sécheresse frappe quatre mois par an.
Si certaines familles disposent d’un forage privé, de pompes motorisées et d’un système de citernes, la plupart des 50 000 habitants de Bluefields se lèvent à l’aube pour se rendre à l’un des nombreux puits communautaires. Ils regagnent leurs domiciles en portant, à la force des bras ou dans des brouettes improvisées, la quantité d’eau nécessaire pour la journée.
Alors que, dans les pays développés, un seul geste de la main suffit pour obtenir la quantité d’eau souhaitée, les gens de Bluefields ont dû inventer toute une chaîne humaine pour obtenir le même résultat. Depuis l’extraction manuelle jusqu’à la distribution des seaux à pieds, en passant par le nettoyage artisanal des forages et la gestion communautaire des puits, c’est toute une micro-économie qui rythme la vie des habitants de la capitale de RACCS afin de toujours avoir de quoi boire, se laver et s’occuper de leur foyer.
Récit en photos.