Soudan du Sud : l'ONU accuse des soldats d'avoir violé et brûlé des femmes
Dans un rapport publié le 30 juin, l'ONU dénonce des «violations des droits de l’Homme généralisées» au Soudan du Sud et des abus sexuels par des militaires. Évoquant une «brutalité nouvelle» dans le sanglant conflit civil qui ravage le jeune pays depuis un an et demi, l'ONU accuse les militaires sud-soudanais d'avoir violé puis brûlé vives des femmes et des filles dans leurs maisons.
Les enquêteurs de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) s’appuient sur le témoignage de 115 victimes et témoins dans l’Etat septentrional d’Unité, l’un des plus touchés par la guerre civile.
L’armée sud-soudanaise, SPLA, y a lancé en avril dernier une vaste offensive contre les forces rebelles dans le département de Mayom.
«Les survivants de ces attaques ont affirmé que la SPLA et ses milices alliées du département de Mayom ont mené une campagne contre la population locale, tuant des civils, pillant et détruisant des villages, et provoquant le déplacement de plus de 100 000 personnes», a poursuivi l’ONU dans un communiqué.
«Certaines des accusations les plus inquiétantes compilées par les agents des droits de l’Homme de la Minuss portent sur l’enlèvement et des abus sexuels contre des femmes et des filles, dont certaines auraient été brûlées vives dans leurs maisons», a-t-elle ajouté.
L’actuel conflit au Soudan du Sud a éclaté en décembre 2013, avec des combats au sein de l’armée sud-soudanaise, fracturée le long de lignes politico-ethniques par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.
Diverses milices tribales se sont jointes, d’un côté ou de l’autre, aux combats, accompagnés de massacres ethniques et d’exactions attribuables aux deux camps.
Mi-juin, le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) avait déjà accusé les forces armées qui s’affrontent au Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis quatre ans, d’avoir perpétré des crimes atroces contre des enfants : émasculations, viols, les ligotant parfois ensemble avant de leur trancher la gorge.
Dans ce conflit, aucun bilan officiel n’a jamais été établi, mais selon des observateurs, il a au moins fait des dizaines de milliers de victimes. Selon les Nations unies, les deux-tiers des 12 millions d’habitants du pays ont besoin d’aide pour survivre.
(Source: Libération.fr)