Burundi : HRW dénonce une répression accrue dans le pays
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé le 17 avril une répression accrue au Burundi à un mois d’un référendum constitutionnel qui pourrait permettre au président Pierre Nkurunziza de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Dans un communiqué accompagnant la publication d’un rapport, HRW accuse les forces gouvernementales et les membres du parti au pouvoir d’avoir “tué, passé à tabac et intimidé des citoyens perçus comme des opposants”, en vue du référendum du 17 mai.
“Ces exactions reflètent l’impunité dont jouissent généralement les autorités locales, la police et les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure (que l’ONU qualifie de milice), pour les abus qu’ils commettent”, écrit l'ONG.
Selon l’organisation, depuis l’annonce de ce référendum en décembre 2017, les autorités locales, la police et les Imbonerakure ont recours “à des tactiques d’intimidation et à la répression pour s’assurer que le résultat du vote soit favorable à Nkurunziza”.
L’ONG confirme 19 cas d’abus mais souligne que “l’ampleur véritable de cette vague d’abus est très probablement beaucoup plus grande”.
“Le gouvernement a commis des abus généralisés contre les citoyens burundais au cours des trois dernières années, depuis l’annonce par Nkurunziza de sa candidature pour un troisième mandat controversé”, accuse Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale de HRW.
L’annonce en avril 2015 de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans une crise politique qui a fait depuis au moins 1200 morts et plus de 400 000 déplacés, et sur laquelle la Cour pénale internationale a ouvert une enquête. Les Imbonerakure sont accusés par les ONG, l’ONU et la CPI d‘être responsables aux côtés de la police, des services secrets et de l’armée, de graves violations des droits de l’homme depuis avril 2015.
(Source: AfricaNews)