Centrafrique: des risques de génocide selon l'ONU
Le secrétaire général de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a alerté le 7 août sur des risques de génocide en Centrafrique. Au moins soixante personnes sont décédées ces dernières semaines suite à des combats entre groupes armés dans plusieurs localités du pays.
« Les signes avant-coureurs de génocide sont là », a déclaré le dirigeant onusien, rendant compte au siège des Nations unies à New York d’un récent voyage en Centrafrique.
« Nous devons agir maintenant, ne pas réduire l’effort de l’ONU et prier pour ne pas avoir à vivre en le regrettant », a-t-il dit. O’Brien a souhaité renforcer les forces de la Minusca, afin qu’elle puisse vraiment protéger les civils conformément à leur mandat.
La Centrafrique compte un demi-million de réfugiés et presqu’autant de déplacés. Selon Stephen O’Brien, « une rechute dans une crise humanitaire de grande ampleur est imminente ».
Début août, à Gambo, au Sud du pays, au moins trois humanitaires de la Croix-Rouge et plusieurs dizaines de personnes ont été tués dans un centre de santé. De récents combats ont également été signalés à Ngaoundaye à la frontière avec le Cameroun et le Tchad, presqu’un an après la fin de l’opération française Sangaris.
Les principaux protagonistes de ces batailles sont les groupes armés issus du conflit entamé en 2013 entre ex-Séléka et anti-Balaka avec en ligne de mire le contrôle des ressources naturelles du pays.
Les Nations unies ont déployé quelque 12 500 militaires et policiers dans ce pays de 4,5 millions d’habitants, pour aider à protéger les civils et soutenir le gouvernement du président Faustin-Archange Touadera, élu en janvier 2016.
A Batangafo, un décompte de l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha) le 8 août faisait état de 24 morts dans des combats entre le 29 et le 2 août. L'Ocha dénombre aussi « une dizaine » de morts dans un village à sept km d’Alindao (sud) après des affrontements entre groupes armés survenus le 4 août.
(Sources: Africanews, Lalibre.be)