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(Photo : Diafara Traoré/Oxfam)

Environnement: Un financement climat qui appauvrit les bénéficiaires en Afrique de l'Ouest

Par Mélina Nantel

À l’heure actuelle, les pays riches et les bailleurs de fonds n’ont fourni que 7% des 198 milliards de dollars dont les pays d’Afrique de l’Ouest ont besoin d’ici à 2030 pour faire face à la crise climatique. Malgré des promesses onéreuses, les donateurs sont loin d’atteindre les cibles promises. Ils ont d’ailleurs de plus en plus recours aux prêts plutôt qu’aux dons. Ces prêts, en plus d’être largement insuffisants, contribueraient à vulnérabiliser les pays de la région. Sans Frontières revient sur le rapport publié le 27 septembre par l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam qui alerte sur la situation des pays bénéficiaires qui deviennent ainsi à haut risque de surendettement.

Alors que le continent africain ne produit que 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la région du Sahel/Afrique de l’Ouest serait l’une des plus vulnérables aux changements climatiques. Le Sahel fait face à sa plus importante famine depuis une décennie.

De 2015 à 2022, quatre fois plus de personnes (de 7 à 27 millions) sont passées en « besoin urgent d’assistance alimentaire ». Pour Oxfam, des mesures d'adaptation aux changements climatiques sont requises, et l’aide internationale serait plus importante que jamais.

Des financements sous forme de prêts

Bien que selon l’ONG, le financement climat serait effectivement en hausse un peu partout sur la planète, l’écart se creuse entre les prêts et les dons: de 2011 à 2019, les instruments de dette ont augmenté de 610%, contre une augmentation qui atteint 79 % pour les dons. Pour l’ensemble du financement climatique au Sahel, 62 % constituent des prêts.

Alors que depuis le début des années 1960, les spécialistes soutiennent que les prêts incitent les pays bénéficiaires à faire un usage judicieux des fonds et à mobiliser les recettes fiscales, des études empiriques ont également démontré que les dons seraient plus volatiles que les prêts.

Dans son rapport intitulé Les financements climat en Afrique de l’Ouest, qui se base sur le financement public international pour le climat fourni entre 2013 et 2019, Oxfam défend toutefois que le recours excessif aux instruments de la dette serait très risqué dans cette région du monde, car plusieurs pays ont déjà un taux d’endettement et de pauvreté élevés. Parmi ceux-ci figure le Ghana, qui reçoit actuellement 40 % de son financement climat sous forme de prêts, bien que le pays soit considéré à haut risque de surendettement.

Des prêts contre-productifs

Les prêts sont ainsi « contre-productifs » selon Julien Dubuc, chargé de programmes en changement climatique et environnement à Oxfam-Québec. Selon l’organisation, ce type de financement aurait ainsi pour effet de diminuer encore plus la capacité d’adaptation des pays.

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