Esclavage en Libye: « Tout le monde savait », dénoncent des ONG
Certaines ONG dénoncent l’hypocrisie de la communauté internationale à la suite des révélations faites le 14 novembre par la journaliste Nima Elbagir sur la chaîne américaine CNN, concernant la vente aux enchères nocturne de migrants destinés à l’esclavage en Libye.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est en effet dit « horrifié » et le président de l’Union africaine, Alpha Condé, « indigné ». L’Union européenne a affirmé être « révoltée » et le président français Emmanuel Macron a qualifié les faits de « crime contre l’humanité ».
Toutefois, ces ONG estiment qu’ils ont feint de découvrir le phénomène. Selon le Sénégalais Hamidou Anne, analyste au sein du groupe de réflexion L’Afrique des idées, « à part le citoyen lambda, tout le monde savait, les gouvernants, les organisations internationales, les leaders politiques ».
Quant à Alioune Tine, directeur Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International basé à Dakar, il a déclaré que « les prises d’otages, les violences, la torture, les viols, sont monnaie courante en Libye, et l’esclavage, nous en parlons depuis longtemps ».
En avril dernier, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapportait déjà l’existence de « marchés aux esclaves » en Libye. « Ils y deviennent des marchandises à acheter, vendre et jeter lorsqu’elles ne valent plus rien », avait alors souligné Leonard Doyle, porte-parole de l’OIM à Genève (Suisse).
(Source : L’Express)