Génocide rwandais: l'association Sherpa porte plainte contre BNP Paribas
Une plainte a été déposée le 28 juin en France, par l'association anticorruption Sherpa et deux groupes de défense des victimes, contre la banque BNP Paribas accusée de «complicité de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité» pour avoir financé l'achat d'armes utilisées par le pouvoir génocidaire, en juin 1994.
En cause dans cette plainte, le financement de 80 tonnes d'armes et de munitions, livrées aux auteurs du génocide contre les Tutsis.
En 1994, la Banque du Rwanda possède un compte à la BNP, comme dans d'autres banques européennes. Cependant, BNP a autorisé deux virements de ce compte, d'un total d’1,3 million de dollars (1,1 million d’euros), vers le compte en Suisse d'un marchand d'armes sud-africain, plus de deux mois après le début du génocide et un mois après un embargo sur les armes décidé par les Nations unies.
Selon la plainte, ce marchand d'armes, Petrus Willem Ehlers, était en contact avec le colonel rwandais Bagosora, considéré comme l'un des cerveaux du génocide et qui purge aujourd'hui une peine de prison à vie.
Les armes auraient ensuite été acheminées au Zaïre, à Goma, proche de la frontière rwandaise puis distribuées à des miliciens dans la ville de Gisenyi.
Un an après le génocide, l'organisation internationale Human Rights Watch avait rencontré le consul de France en poste à l'époque à Goma et ce dernier avait mentionné plusieurs livraisons d'armes à l'aéroport de Goma entre mai et juillet 1994.
BNP Paribas affirme ne pas avoir suffisamment d'éléments pour commenter cette plainte. À la même période, d'autres banques avaient refusé de débloquer l'argent rwandais.
(Source: RFI)