Haïti: violences et crise socio-politique
Le président haïtien Jovenel Moïse s'est exprimé le 14 février pour la première fois après une semaine de manifestations violentes réclamant sa démission et ayant fait sept morts depuis le 7 février. Il a rejeté à ce stade toute démission et appelé l'opposition au dialogue.
"Je ne laisserai pas le pays aux mains des gangs armés et des trafiquants de drogue", a déclaré le chef de l'État, s'exprimant en créole par le biais d'une allocution pré-enregistrée diffusée sur la télévision d'État TNH.
Le Canada a fermé son ambassade pour une durée indéterminée et une centaine de touristes québécois restaient dans leur hôtel en bord de mer, faute de sécurité suffisante pour rejoindre l'aéroport de Port-au-Prince.
À l'issue du discours présidentiel, des tirs sporadiques ont résonné à travers différents quartiers de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, alors que des barricades enflammées étaient à nouveau dressées sur certaines rues principales, selon les témoignages de riverains recueillis par une journaliste de l'AFP.
La colère populaire se cristallise notamment autour de la personne de Jovenel Moïse qui a assuré qu'un "paquet de mesures a été pris par le gouvernement".
Le mécontentement populaire a été exacerbé par la publication fin janvier d'un rapport de la Cour supérieure des comptes sur la gestion calamiteuse et les possibles détournements de près de deux milliards de dollars du fonds Petrocaribe, un programme d'aide offert à Haïti par le Venezuela depuis 2008. Une quinzaine d'anciens ministres et hauts fonctionnaires ont été épinglés. De même qu'une entreprise dirigée à l'époque par Jovenel Moïse, identifiée comme bénéficiaire de fonds pour un projet de construction d'une route dont le contrat n'a pas été retrouvé par les juges ayant réalisé l'audit.
À Haïti, plus de la moitié de la population vit avec moins de deux euros par jour.
(Sources: France24, Francetvinfo.fr)