Palestine: nouvelle vague de colonisation en Cisjordanie
Par Rémi Fuhrmann
Le 30 juillet 2019, après 3 ans de statu quo, le gouvernement israélien autorisait la construction de 715 logements palestiniens en Cisjordanie occupée (zone C : contrôle israélien exclusif). Cette décision fût toutefois suivie par l’autorisation de la construction de 2400 logements dans des colonies israéliennes de Cisjordanie.
Dénoncée par une communauté internationale apathique et passive, la colonisation demeure une pratique illégale aux yeux du droit des conflits armés, ce dernier interdisant les colonies de peuplement. Régulièrement condamné par l’ONU, l’État israélien n’a toutefois jamais abandonné sa politique de colonisation, amorcée en 1967, au lendemain de la Guerre des Six Jours avec l’occupation militaire de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est.
Entre 1967 et 2017, c’est ainsi 200 colonies d’environ 620 000 colons israéliens qui ont été implantées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La colonisation intensive d’un territoire si exigu a, par ailleurs, entrainé un important morcellement de la Cisjordanie, cette dernière s’apparentant de plus en plus à un archipel de bantoustans.
Dès lors, cette politique éloigne de la ligne d’horizon la solution à deux États et l’émergence d’un État palestinien. Considérant le climat politique israélien contemporain, la solution d’un État binational semble également inimaginable, Israël s’enfonçant de plus en plus dans une logique d’apartheid.
Sources : ONU, B’Tselem, Haaretz
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