Drogba, homme de cœur et de paix
Par Thibaut Gruel
« Je suis un homme de défis et il y en a un beau devant moi ». Voici comment Didier Drogba s’est présenté aux centaines de supporters de l’Impact, l’équipe de football (soccer) de Montréal, présents à l’aéroport lors de son arrivée sur le sol québécois le 29 juillet dernier.
Le grand joueur
À 37 ans, l’Ivoirien qui a toujours su relever les défis qu’il s’était fixé dans sa carrière, le dit clairement : il est venu pour « remporter des trophées et prendre plaisir à le faire ». C’est dit, l’ancien joueur de Chelsea en Angleterre, formé à Levallois en région parisienne, connaît avec l’Impact le 7ème club dans sa carrière. Il n’est pas ici en pré-retraite. Ce n’est pas le genre du personnage. D’ailleurs, Bertrand Marchand, son entraîneur de l’époque à Guingamp, club où il va se fera connaître, louait à l’époque sa combativité et son acharnement au travail. Et ce sont ces qualités qui feront du lui une idole à Marseille durant la saison 2003-2004. Les supporters marseillais rêvaient même d’un retour du grand Didier, mais ce sont ceux de Montréal qui auront le plaisir de le voir jouer.
L’homme de cœur
Grand joueur mais aussi globe-trotter (il a joué en Chine en 2012 et en Turquie la saison suivante), Drogba reste très proche de son pays. Il partage en effet ses actions entre deux fondations. L’une, la fondation Cœur d’Ivoire, créée en 2007, agit et œuvre pour l’insertion des jeunes Africains par la formation professionnelle et l’emploi. L’autre, son ONG Fondation Didier Drogba agit pour la santé et l’éducation des enfants. Le joueur reverse à ses associations l’argent qu’il gagne grâce aux publicités et aux galas qu’il met en place pour promouvoir ses actions.
L’homme de paix
L’image de Drogba en Côte d’Ivoire est surtout synonyme d’homme de paix. En 2006, alors que le pays est en proie à de graves conflits entre rebelles du nord et l’armée régulière, l’équipe nationale de soccer se qualifie pour la première fois de son histoire pour la Coupe du monde. Drogba, véritable héros national, appelle alors à la réconciliation. Il deviendra le symbole de paix et sera même présent lors de l’Accord de Ouagadougou signé en 2007 entre les différentes parties en conflit. Mais en 2011 de nouvelles violences font plus de 3000 morts. Une commission dite de « Vérité et réconciliation » est créée et Drogba en fera partie. Son but, il le dit bien haut, n’est en rien de faire de la politique mais d’aider son pays à retrouver des bases sereines. Plusieurs fois approché par les principaux partis politiques ivoiriens, il a toujours refusé.
Son jeu à lui reste le football tout en contribuant à pacifier et améliorer la vie en Côte d’Ivoire à sa manière. L’Impact a maintenant la chance de compter parmi ses joueurs un des meilleurs de la planète mais aussi un homme de cœur. Alors tel qu’il fut surnommé en Angleterre, bienvenue au Québec Didi !