Niger : un responsable d'ONG arrêté après avoir critiqué la lutte contre Boko Haram
Depuis le 18 mai, le secrétaire général de l’ONG Alternative espaces citoyens, Moussa Tchangari est gardé à vue dans les locaux de la brigade antiterroriste à Niamey, la capitale nigérienne, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
Selon le ministre de l’intérieur, Massaoudou Hassoumi, « cet activiste qui s’agite pour recueillir des financements étrangers » est accusé d’« association de malfaiteurs en relation avec l’entreprise terroriste Boko Haram » et d’« avoir mené une campagne de dénigrement des forces armées et du gouvernement ».
Les avocats de Monsieur Tchangari avancent plutôt que leur client « est manifestement détenu pour un délit d’opinion. »
Son ONG avait publié quelques jours plus tôt un rapport critique sur la politique menée par le gouvernement nigérien contre Boko Haram.
Intitulé Déplacement forcé des populations des îles du lac Tchad au Niger, ce document pointe notamment les conditions d’évacuation des populations insulaires après l’attaque meurtrière menée il y a un mois par Boko Haram sur l’île de Karamga, qui avait fait au moins 74 morts.
Ce rapport note également que, contrairement à ce qui avait été annoncé par les responsables de la région, « aucune disposition n’avait été prise pour l’accueil et la réinstallation des personnes déplacées ».
Depuis l’arrestation de Moussa Tchangari, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ainsi que « la société civile » nigérienne ont appelé à sa libération.
Au regard de la loi, le procureur a jusqu’au 28 mai pour ouvrir une instruction judiciaire ou relaxer le défenseur des droits de l’homme.
(Source: Le Monde Afrique)