Centrafrique: cinq ONG interpellent sur le chaos qui menace la population
Cinq associations humanitaires ont alerté le 24 octobre sur le chaos qui règne dans le pays, livré à la famine et à la violence.
Médecins du monde, Action contre la Faim, Acted, Solidarités International et Première urgence Internationale ont décidé de se faire entendre alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres est en déplacement dans ce pays ravagé entre autres par les guérillas et la malnutrition.
"Un Centrafricain sur deux dépend de l’aide humanitaire pour vivre, détaille Isabelle Robin, de l’association Action contre la faim. La moitié des Centrafricains souffrent de la faim, beaucoup d’entre eux n’ont pas accès à des soins de santé, quand d’autres sont traumatisés par les violences et les déplacements qu’ils ont vécu."
La Centrafrique compte 4,5 millions d’habitants, dont plus d'un million de déplacés, à l’intérieur du pays ou dans les pays voisins.
Les ONG sont parfois contraintes de quitter certaines zones à cause des petits gangs locaux qui sèment la terreur.
"Quand les humanitaires doivent quitter un endroit, les populations sur place n’ont plus accès aux ressources qu’ils pourvoyaient, déplore Hélène Camus, de l’association Acted. Le fait que nous devions partir fait qu’il y a des gens qui se retrouvent dans des situations de besoins de santé, d’eau, de nutrition, avec personne pour les aider."
Même si l’ONU a déployé ses soldats de la paix au sein de la force de la Minusca, la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique, on lui reproche d’être partie prenante, dans certains cas, et de mélanger maintien de la paix et aide humanitaire, laquelle sème le trouble dans la population.
"Il y a une vraie complexité pour bien faire comprendre aux populations que l’humanitaire n’est pas partie au conflit, regrette Hélène Quéau, de l’ONG Première urgence Internationale. Il s’agit pour nous que soit clarifié le mandat de la Minusca pour que la protection des civils en soit au cœur."
"Nous sommes des acteurs humanitaires, neutres, impartiaux, rappelle Maryline Cittadini, de Solidarités International. Pour parvenir à délivrer une assistance humanitaire, nous avons besoin du concours et de la bienveillance de tous."
(Source: Francetvinfo.fr)