Ebola: Détournements de fonds de la Croix-Rouge par d'anciens employés
Un an après la fin de l’épidémie d’Ebola qui a frappé l'Afrique de l’ouest, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) s’est dite, le 4 novembre, « outragée par la découverte de fraudes » concernant des fonds versés pour lutter contre la maladie en Guinée, en Sierra Léone et au Liberia.
La FICR, basée en Suisse, dénonce une malversation financière de ses anciens employés estimée à 5 millions d’euros. Le détournement de fonds concernerait d'abord une fraude bancaire « entre les anciens employés de FICR et des employés d’une banque de Sierra Léone », un trafic de fausses factures d’un service de dédouanement (détournements liés aux primes) en Guinée et le gonflement de prix au Libéria des produits de secours, de salaires et de primes versées aux volontaires.
Interrogé sur Radio France internationale autour de cet effort de transparence, Jemilah Mahmood, sous-secrétaire général de la Fédération Internationale Croix-Rouge en charge des partenariats explique : « ce qu’on a fait, c’est suivre les recommandations d’organisations comme Transparency international et de partager les résultats de nos enquêtes. On espère que ça va inspirer d’autres organisations. En tout cas, on avait besoin d’apprendre de nos erreurs. »
« Personne ne veut qu’il y ait des fraudes, nous sommes tous furieux et en colère que ce soit arrivé. On a l’impression qu’on ne nous a pas seulement volé de l’argent, mais qu’on nous a enlevé la possibilité d’assister les gens qui avaient sérieusement besoin de notre aide, et c’est vraiment inacceptable », poursuit-il.
La FICR réfléchit aujourd’hui sur la mise en place d’une série de réformes, notamment en renforçant la culture de transparence et de gestion des risques dans ses opérations. En Sierra Léone et au Liberia, elle travaille avec la Commission anti-corruption pour enquêter et poursuivre légalement toute personne impliquée dans la collusion probable de détournement. En Guinée, elle examine avec les autorités du pays quelle serait la voie juridique la plus efficace.
La Fédération s’engage également « à demander des comptes à tous ceux qui ont été impliqués dans ces fraudes et à réclamer tous les fonds mal appropriés, détournés ou saisis illégalement ».
L’épidémie d’Ebola a fait plus de 11 300 morts de 2013 à 2016 et contaminé près de 29 000 personnes, principalement dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest.
(Source: La Croix)