Faim dans le monde: une hausse pour la 3ème année consécutive
La faim dans le monde continue d’affecter de plus en plus de personnes à cause des conflits et des dérèglements climatiques. En 2018, elles étaient 821,6 millions à en souffrir, contre 811 millions l’année précédente, selon un rapport annuel de l’ONU publié le 15 juillet.
« C’est une mauvaise tendance », a résumé lors d’une conférence de presse au siège des Nations unies le patron du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley. Et d’avertir : « Sans sécurité alimentaire, nous n’aurons jamais de paix et de stabilité ! » Partout où des groupes extrémistes ont de l’influence, la faim est utilisée par eux comme une arme pour diviser ou recruter, a précisé le responsable onusien, en évoquant en exemple le Sahel.
Après des décennies de baisse, il s’agit en outre de la troisième année consécutive de hausse de la sous-alimentation, appelée aussi insécurité alimentaire. En ajoutant les populations souffrant de famine aux personnes touchées par l’insécurité alimentaire, l’ONU estime dans son rapport annuel que plus de deux milliards de personnes n’ont pas régulièrement accès à des aliments sains, nutritifs et en quantité suffisante.
Le document souligne que les chiffres de 2018 font de l’objectif d’un monde sans aucune personne en état de sous-alimentation un « immense défi ». Ce but faisant partie des 17 Objectifs de développement durable établis par l’ONU pour être atteints en 2030 est hors de portée, a asséné David Beasley, en déplorant qu’on parle davantage dans les médias de Donald Trump ou de Brexit que des enfants qui continuent de mourir de faim dans le monde.
Plusieurs ONG ont réagi défavorablement aux chiffres du rapport onusien. « La faim fait rage mais a disparu de l’agenda politique », a dénoncé dans un communiqué Oxfam, en réclamant d’urgence de nouvelles stratégies.
Paradoxalement, le rapport note que la surcharge pondérale et l’obésité continuent, elles, d’augmenter dans toutes les régions, en particulier chez les enfants d’âge scolaire et les adultes.
(Source: L'Obs)