Liberia : une ONG américaine reconnaît des viols sur des jeunes filles
L'ONG américaine More Than Me a présenté ses excuses, le 12 octobre, pour des viols de jeunes filles dans une école qu'elle dirigeait au Liberia.
« Nous sommes profondément, immensément désolés », a écrit sur son site internet l'association évangéliste censée aider les jeunes filles à échapper à une vie d'exploitation sexuelle. Une déclaration qui fait suite aux révélations du site d'investigations américain ProPublica dans une longue enquête également publiée par le magazine Time.
Des filles étaient abusées par le cofondateur de l'ONG, Macintosh Johnson, au sein de cette école implantée dans un bidonville de la capitale libérienne, Monrovia. Il est mort du sida en 2016, et il est à craindre qu'il ait infecté ses victimes, parfois âgées de 10 ans seulement.
« À toutes les filles qui ont été violées par Macintosh Johnson en 2014 et auparavant : nous avons échoué avec vous », a écrit l'organisation. « Nous avons donné à Johnson un pouvoir qu'il a exploité en abusant d'enfants. Ces dynamiques de pouvoir ont entravé la capacité de l'équipe à immédiatement rapporter ces abus à notre direction. Notre direction aurait dû reconnaître les signaux plus tôt. »
Sur son compte Facebook, la fondatrice de l'ONG, Katie Meyler, loue pour sa part le courage des 10 jeunes filles qui ont dénoncé l'agresseur, cet homme qui les avait violées, y compris dans les locaux de l'école de More Than Me, ouverte en 2013, où elles étaient censées être protégées. La première à avoir dénoncé Macintosh Johnson avait 11 ans.
Johnson avait été arrêté et son procès en 2015 fut suspendu en raison de suspicions de pots-de-vin, selon ProPublica. Il devait être rejugé lorsqu'il est mort, en 2016.
L'école fut la première des 18 de More Than Me dans cet État pauvre d'Afrique de l'Ouest. L'ONG avait levé plus de 8 millions de dollars de fonds (6,9 millions d'euros), dont près de 600 000 provenant du gouvernement américain.
Elle avait aussi reçu le soutien de la présidente du Liberia à l'époque, Ellen Johnson Sirleaf, également Prix Nobel de la paix.
(Sources: LePoint.fr, TV5Monde, Time)