Madagascar: 94 personnes mortes de la peste selon l'OMS
L'épidémie de peste qui s'est déclarée à Madagascar fin août a déjà fait 94 morts, sur plus de 1153 cas suspects ou confirmés, a indiqué le 20 octobre l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a envoyé 1,3 million de doses d'antibiotiques sur place.
Sur les 1153 cas signalés, 300 ont été confirmés pour l'instant. « Ce sont des chiffres dynamiques car quand un cas est suspecté, ça peut prendre quelques jours avant la confirmation des échantillons au niveau du laboratoire », a déclaré le Directeur régional pour les urgences en Afrique à l'OMS, Dr Ibrahima Socé Fall, lors d'un entretien avec ONU Info à Genève.
Au total, ce sont quatorze régions sur vingt-deux qui sont touchées par l'épidémie.
Mais selon Dr Ibrahima Socé Fall, les foyers les plus intenses sont la province de Tamatar et Antananarivo, la capitale malgache. « Ce sont deux localités où la densité de la population est très importante », fait-il remarquer.
Pour l'OMS, la plupart des patients recensés à Madagascar ont été infectés par la peste pulmonaire, une forme plus dangereuse de la maladie, qui touche les poumons et qui se transmet en cas de contact rapproché avec une personne malade qui tousse.
La peste bubonique et la peste pulmonaire sont curables si une antibiothérapie courante est administrée précocement. Les antibiotiques peuvent aussi prévenir l'infection chez les personnes qui ont été exposées à la peste.
Pour faire face à cette urgence sanitaire, l'agence onusienne basée à Genève a livré près de 1,3 million de doses d'antibiotiques et a débloqué 1,5 million de dollars de ces fonds d'urgence pour lutter contre la peste à Madagascar.
Les doses livrées permettent de traiter jusqu'à 5000 patients et de protéger jusqu'à 100 000 personnes qui pourraient être exposées à la maladie.
L'urgence pour les humanitaires présents sur le terrain, est d'arriver à stopper la transmission du virus.
« Toutefois, cela ne signifie pas que le risque va disparaître car le virus est endémique dans le pays », avertit Dr Ibrahima Socé Fall. « Même si on peut arrêter l'épidémie », l'OMS appelle à la vigilance.
« Nous devons rester vigilants car il sera difficile d'éradiquer le virus dans un pays où plus de 90% de la population vit avec moins de deux dollars par jour ». Une façon de rappeler qu'éradiquer un tel virus est aussi une question de développement.
La peste réapparaît presque chaque année à Madagascar, généralement de septembre à avril. Mais cette année, l'épidémie a débuté dès août et s'est propagée aux grandes zones urbaines, contrairement aux précédentes épidémies, selon l'OMS.
(Source: ONU)