RDC: crise humanitaire et sécuritaire dans la région du Kasaï
Lors d'une déclaration à la presse du 25 mai, le député d'opposition Delly Sessanga a déclaré que les tueries du Kasaï ont déjà fait plus de 3300 morts, des chiffres avancés par les fédérations et des organisations de la société civile de cette région.
Delly Sesanga parle d’une «catastrophe humanitaire et un scandale d’Etat» où une personne est tuée toutes les heures depuis août 2016.
Le député plaide pour une intervention de la MONUSCO et de la communauté internationale pour arrêter ce drame.
Depuis plusieurs mois, l’armée congolaise a renforcé sa présence dans la région pour neutraliser les présumés miliciens se réclamant du défunt chef traditionnel Kamuina Nsapu, tué en août 2016 lors d'une opération militaire, après s'être révolté contre les autorités de Kinshasa.
Ces affrontements récurrents entre les deux groupes ont causé le déplacement de 1,27 million de personnes, selon des sources onusiennes, et empêchent les organisations d'atteindre la population civile.
L'Unicef indiquait le 24 mai que, près de 400 000 enfants sont menacés de malnutrition et deviennent les premières victimes de la famine. L'agence onusienne tire la sonnette d’alarme et réclame 40,2 millions de dollars pour répondre efficacement aux besoins des populations.
Dans les cinq provinces du Kasaï, les infrastructures sanitaires critiques ne sont plus opérationnelles en raison du conflit. Dans la province du Kasaï Central, plus du tiers des centres de santé ont été forcés de fermer à la suite de pillages, en raison de problèmes de sécurité pour le personnel ou du manque de fournitures médicales, privant les enfants de services essentiels et de médicaments.
« Ces enfants sont parmi les plus vulnérables du pays et maintenant ils font face à une crise imminente si l’accès aux services de base n’est pas rétabli rapidement », a déclaré la Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale, Marie-Pierre Poirier.
« Sans soins de santé adéquats, sans accès à la nourriture et à l’eau potable, la vie de centaines de milliers d’enfants est menacée ».
(Sources: Unicef, Africtelegraph, La Libre.be, LeMonde.fr, Radio Okapi, Toulouse7.com)