Niveau du haut

Le magazine international de référence depuis 2008!

Éthiques et Sociétés Communication

Les ouvriers en train de fabriquer une Mazana 2. (Crédit photo: Marie Tarteret)

Solidarité: Fabriquer des voitures à Madagascar grâce à des fripes françaises

À Fianarantsoa, au sud-est de Madagascar, une entreprise à but socio-économique rachète des vêtements issus de dons français pour les revendre à des marchands de fripes locaux. Les bénéfices du centre de tri textile ont permis au Relais Madagascar de développer progressivement cinq autres activités à la fois génératrices d’emplois et porteuses d’utilité sociale. Parmi elles figure la fabrication d’un véhicule tout terrain « made in Madagascar ».

Par Marie Tarteret 

Derrière l’imposant portail métallique, la petite usine est en effervescence : ouvriers et ingénieurs préparent la sortie d’un nouveau modèle de véhicule. Nous sommes à Fianarantsoa, une ville de 180 000 habitants située à 400 kilomètres au sud d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Ici, tout le monde connaît la Karenjy, la marque automobile qui fait la fierté des Malgaches. Et pour cause : il s’agit de l’unique fabricant de voitures en Afrique. Seul le moteur est importé. Le châssis, la carrosserie, les éléments électriques et l’intérieur du véhicule sont fabriqués et assemblés à Fianarantsoa.

Ici, les robots n’ont pas encore remplacé les hommes. Soixante-dix personnes conçoivent à l’heure actuelle la Mazana 2, un 4X4 tout terrain spécialement imaginé pour Madagascar. « C’est un véhicule robuste. Il est conçu pour résister à l’eau, à la poussière, mais aussi au mauvais état des routes », indique Luc Ronssin, le gérant du Relais, l’entreprise à but socio-économique dont dépend l’usine.

Pour le moment, la production de Karenjy reste confidentielle, car depuis son ouverture en 2010, l’usine a fabriqué seulement 80 véhicules. Sauf qu’avec l’arrivée de la Mazana 2, la production va s’accélérer, et les anciens modèles ne sont désormais plus fabriqués pour laisser toute la place au nouveau 4X4. « Vingt voitures vont voir le jour cette année. Notre objectif est de produire 100 véhicules par an à partir de 2018 », précise M. Ronssin. D’ici fin 2017, une centaine de personnes supplémentaires devraient être embauchées pour y parvenir.

Une ambition impressionnante si l’on considère que ce projet est basé… sur des dons de vêtements venus de France. D’abord par l’entremise de l’association Emmaüs, puis par celle de l’entreprise d’économie sociale et solidaire le Relais, qui gère la filière textile de l’organisation caritative. Après un premier tri, une partie de ces vêtements est rachetée par l’antenne du Relais à Madagascar, où elle est acheminée vers un centre de tri mis sur pied en 2008 et qui emploie une centaine de personnes. La fripe y est classée selon son type et son degré d’usure, puis revendue sous forme de ballots à des marchands à travers tout le pays. Aujourd’hui, les vêtements qui transitent par le centre de tri de Fianarantsoa constituent 40% du marché malgache de l’habillement. Ce sont les bénéfices associés à cette activité qui ont permis la création de l’atelier de construction automobile Karenjy en 2010.

Par la suite, d’autres activités génératrices de revenus se sont également développées au Relais Madagascar. À quelques mètres de l’usine de voitures, le premier étage d’un autre bâtiment accueille un atelier de couture. « Une partie des vêtements qui nous arrive de France est parfois légèrement déchirée, explique Luc Ronssin. Au lieu de jeter ces habits, nous avons eu l’idée de nous en servir pour recomposer d’autres vêtements. C’est comme ça que l’activité de couture a vu le jour en 2009. » Une robe faite d’un assemblage de cravates multicolores accrochée sur un portant de l’entrée y accueille les visiteurs.

Lire l'article complet

Dans la catégorie Numéro 30 - Magazine humanitaire

Droits de l'homme: Entrevue de la militante congolaise Justine Masika Bihamba

La militante congolaise Justine Masika Bihamba lutte pour la protection des femmes dans la province du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), un pays en guerre depuis 20 ans. Elle y a fondé le collectif la Synergie des Femmes pour les Victimes de violences Sexuelles (SFVS) en 2002,…

Lire plus ›

Santé: La spirale positive de la spiruline

Serait-il possible de mettre fin à la malnutrition dans les pays du Sud à l'aide d'un produit de luxe considéré comme un super-aliment dans les pays du Nord? Antenna Technologies France y croit. L'ONG estime en effet que la spiruline, une micro-algue « aux propriétés exceptionnelles…

Lire plus ›

Urgence: Grave insécurité alimentaire au Soudan du Sud et en Somalie

Le Soudan du Sud et la Somalie font aujourd'hui face à une situation d'urgence imputable aux guerres civiles et aux sécheresses successives qui privent leurs populations de nourriture. Alors que cette conjoncture a déjà déraciné le quart de leur population respective, presque autant de…

Lire plus ›

Dossier spécial: Entrevue exclusive de la ministre Marie-Claude Bibeau

Depuis le 4 novembre, le Canada a une nouvelle ministre du Développement international et de la Francophonie : Marie-Claude Bibeau. Sans Frontières s'est entretenue avec celle qui a commencé sa carrière à l'Agence canadienne de développement international (ACDI), entre autres au Maroc…

Lire plus ›

Magazine en cours




Téléchargez ici

 

Menu de navigation 2