Somalie: Une infirmière allemande de la Croix-Rouge enlevée
Une infirmière allemande du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été enlevée le 2 mai au soir, dans les locaux de l’organisation à Mogadiscio par des hommes en armes qui ont bénéficié de complicités internes, selon les premiers éléments de l’enquête.
« Nous sommes profondément inquiets pour la sécurité de notre collègue », a déclaré dans un communiqué Daniel O’Malley, directeur adjoint du CICR pour la Somalie.
« C’est une infirmière qui travaille tous les jours pour sauver des vies et soigner les gens les plus vulnérables en Somalie », a-t-il ajouté.
Le CICR a indiqué être « en contact avec les autorités pour essayer d’obtenir sa libération ».
Selon des Somaliens travaillant pour le CICR les ravisseurs avaient pénétré dans l’enceinte de l’ONG par une porte située à l’arrière et emmené de force l’infirmière dans un véhicule.
« Il y a une enquête en cours et les premiers éléments obtenus conduisent pour le moment à penser que l’un des gardes de sécurité [des locaux du CICR] est impliqué dans l’enlèvement », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère de la sécurité Abdilaziz Ali Ibrahim.
Cet enlèvement constitue la deuxième attaque en moins de deux semaines contre un employé du CICR. Abdulhafid Yusuf Ibrahim, un Somalien qui travaillait pour l’organisation depuis cinq mois, a été tué le 25 mars dans l’explosion d’un engin piégé placé sous son véhicule alors qu’il quittait les locaux du CICR.
Les enlèvements d’étrangers, souvent travailleurs humanitaires ou journalistes, se sont raréfiés ces dernières années en Somalie mais demeurent toujours une menace. Ils sont le plus souvent le fait de milices ou des islamistes radicaux chabab, qui négocient leur libération contre d’importantes rançons, parfois au terme de plusieurs années de captivité.
Les Chabab tentent depuis 2007 de renverser le fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les plus de 20 000 hommes de la force de l’Union africaine, l’Amisom.
Les organisations humanitaires internationales, qui s’appuient dans leurs équipes sur de nombreux Somaliens, sont considérées par les Chabab comme des soutiens du gouvernement fédéral.