Zimbabwe : l'ONU condamne et demande la fin de la répression
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s'est dit, le 18 janvier, profondément préoccupé par la crise socio-économique en cours au Zimbabwe et par la répression des manifestations de grande ampleur dans le pays, à la suite de la décision du gouvernement d’augmenter les prix du carburant.
Les services de la Haut-Commissaire Michelle Bachelet se sont inquiétés des informations faisant état d’un recours excessif à la force, y compris par balles réelles, par les forces de sécurité zimbabwéennes au cours des manifestations qui ont débuté le 14 janvier.
Au Zimbabwe, les populations sont descendues dans la rue pour protester contre les mesures d’austérité économique et la hausse des prix du carburant, qui affectent leurs ménages et leurs entreprises déjà appauvries.
« Des informations suggèrent que les manifestants ont brûlé des pneus, utilisé des pierres pour barrer les routes et empêché les usagers des bus de se rendre au travail », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse ce vendredi à Genève. Plusieurs bâtiments ont également été incendiés et des actes de pillage ont été signalés.
La police aurait riposté avec force, notamment en utilisant des balles réelles. « Il existe des rapports crédibles faisant état d’un certain nombre de décès - notamment d’un policier », a ajouté Mme Shamdasani.
Les services de la Haut-Commissaire font état également « d’allégations inquiétantes d’intimidation et de harcèlement généralisés de la part des forces de sécurité effectuant des fouilles maison par maison ».
La Commission zimbabwéenne des droits de l’homme a également reçu des rapports accusant la police « de passages à tabac ». Selon les chiffres officiels présentés par le ministre de la Sécurité nationale, plus de 600 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, dont des dirigeants de l’opposition et représentants de la société civile.
Face à cette situation tendue, le Haut-Commissariat plaide pour la libération rapide de « tous les manifestants détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique ». Il appelle le gouvernement à mener des enquêtes sur toutes les informations faisant état de violences, y compris les allégations d’un recours excessif à la force par les forces de sécurité, de la façon la plus transparente et dans un souci de responsabilisation.
Par ailleurs, le Haut-Commissariat soutient l’appel lancé au gouvernement par la Commission des droits de l’homme du Zimbabwe pour la mise en place d’un dialogue national, avec une participation plus large de tous les secteurs, afin de trouver des solutions aux défis économiques auxquels le pays est confronté.
(Source: ONU)