Solidarité: Des vidéos inspirantes pour inciter à l'action
Projet Imagine
Des vidéos inspirantes pour inciter à l’action
Nelly Guidici
Les « héros » du Projet Imagine sont des gens qui agissent pour le bien commun ; des citoyens qui ont identifié une problématique de société et qui ont décidé d’y remédier par l’action. En diffusant à grande échelle leur portrait filmé, l’ONG fondée par la journaliste et réalisatrice française Frédérique Bedos espère encourager les spectateurs à agir, eux aussi, sur leur environnement. Sept ans et une trentaine de vidéos après la création de Projet Imagine, Mme Bedos a discuté avec Sans Frontières des défis et des projets qui l’attendent.
Q: Pourquoi avoir choisi une dénomination liée à l’imaginaire, alors que votre ONG prône les actions concrètes ?
R: Pour moi, tout commence par l’imagination. Si nous ne pouvons pas imaginer qu’une autre situation puisse exister et qu’un autre monde est possible, il est difficile de se projeter dans l’action. L’imagination est aussi une forme de liberté dans un monde où tout est de plus en plus formaté ; à l’intérieur, nous avons chacun un trésor unique, mais il faut en prendre conscience, le nourrir et être capable de l’offrir au monde. La force de notre humanité est de pouvoir se réinventer sans arrêt. Le Projet Imagine est comme un organisme vivant qui ne cesse de se développer, de se réinventer. Je ne lui ai pas mis de contours figés. J’ai eu une inspiration vers une vision qui est sans cesse nourrie par les forces vives qui viennent me rejoindre et qui emmènent une nouvelle richesse et un nouveau regard. Je suis un peu la gardienne d’un état d’esprit.
Q: Quel est l’objectif ultime de votre organisation ?
R: La finalité du Projet Imagine n’est pas de faire de beaux films qui portent de beaux messages ; c’est le moyen de toucher des dizaines de millions de personnes de par le monde. Puisque si nous réussissons à diffuser nos vidéos sur les chaînes de télévision du monde entier, c’est l’audience que nous pouvons avoir. Mon pari, c’est de me dire que le rôle des médias devrait être la diffusion à grande échelle de messages d’espérance qui donnent envie de se lever de son fauteuil. Je crois que la force du témoignage et la force de l’image peuvent créer une contagion et un déclic d’action chez le public, et ainsi favoriser l’émergence d’un véritable Mouvement Imagine. C’est pour cette raison que nous sommes une ONG à la base, et non une boîte de production vidéo.
Q: L’ONG compte aujourd’hui 450 bénévoles, majoritairement en France, mais aussi en Angleterre, en Suisse, en Autriche et aux États-Unis. Réussissez-vous à recruter des gens dont les compétences vous sont utiles dans le cadre de vos projets vidéo, y compris ceux tournés hors de l’Hexagone ?
R: Ce n’est pas évident, mais c’est surtout une question de logistique. Cette malle de compétences et de temps qui nous est offert, il faut pouvoir l’organiser. Pour gérer un réseau de bénévoles, il faut quelqu’un qui s’occupe de l’animer, mais je n’ai malheureusement pas encore les moyens de payer une personne comme ça. Tout ce qui a trait à la production des films, à la recherche et à la traduction [pour sous-titrer les vidéos] est sur des rails, mais nous avons des besoins pour tout le reste. Le Projet Imagine grossit et les défis sont de plus en plus grands, mais les moyens financiers ne grossissent pas autant, donc je suis toujours en train de devoir en chercher.