Centrafrique : la moitié de la population souffre de la faim
La moitié de la population en République centrafricaine, soit près de 2,5 millions de personnes, souffre de la faim, selon une évaluation publiée le 20 janvier par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies et ses partenaires.
D'après cette étude, le conflit actuel et l'insécurité ont fortement détérioré les niveaux de sécurité alimentaire : le nombre de personnes souffrant de la faim a presque doublé en un an.
« Trois années de crise ont conduit les familles à épuiser graduellement toutes leurs ressources, alors que l'insécurité et les déplacements perdurent », a déclaré le Directeur adjoint du bureau du PAM en République centrafricaine, Guy Adoua.
Une personne sur six souffre d'insécurité alimentaire sévère ou extrême et ne sait pas d'où viendra son prochain repas, tandis que plus de 35% de la population souffre d'insécurité alimentaire modérée.
Le rapport du PAM montre que la récolte de 2014-2015 était maigre et que les prix des denrées alimentaires restent élevés. Les agriculteurs n'ont pas pu cultiver leurs champs en raison de l'insécurité. Des centaines de milliers de personnes ont été obligées de fuir leurs maisons et d'abandonner leurs champs et leurs moyens de subsistance.
Les affrontements violents qui ont éclaté en septembre 2015 ont par ailleurs provoqué de nouveaux déplacements. Près d'un million de personnes sont toujours déplacées en République centrafricaine ou réfugiées dans les pays voisins.
Le PAM demande un "soutien urgent" afin de continuer à fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle aux personnes déplacées et aux communautés vulnérables, ainsi que pour soutenir les efforts de la population pour se reconstruire, dans la mesure du possible.
Un montant de 41 millions de dollars est nécessaire pour que l'agence onusienne puisse répondre aux besoins urgents jusqu'à la fin du mois de juin en République centrafricaine et dans les pays voisins accueillant des réfugiés centrafricains. Actuellement, les efforts du PAM sont financés à hauteur de 45%.
(Source: ONU)