Australie: des ONG exigent la fermeture du « Guantanamo australien »
Plus de 80 ONG, dont Amnesty International, Oxfam et Vision Mondiale Australie, ont appelé le 30 août les dirigeants des 18 nations du Pacifique (Fip pour Forum des Îles du Pacifique) à exiger la fermeture d’un camp de rétention financé par l’Australie sur l’île de Nauru, minuscule État insulaire voisin.
Surnommé le « Guantanamo australien », ce camp abrite des demandeurs d’asile qui ont tenté de rejoindre l’Australie par la mer. L’État justifie son existence par la nécessité d’empêcher les arrivées de bateaux de clandestins, et ainsi « sauver la vie » de migrants tentés d’entreprendre le périlleux voyage maritime. Dans leur lettre ouverte publiée sur Facebook les ONG déclarent que les demandeurs d’asile envoyés à Nauru et sur l’île papouasienne de Manus subissent « un traitement cruel et dégradant ».
« Les informations sur des violences généralisées contre les réfugiés en Papouasie–Nouvelle-Guinée sont nombreuses, de même que sur les violences et le harcèlement sexuel contre les femmes et les enfants sur [l’île de] Nauru », écrivent-elles.
D’après l’organisation Refugee Council of Australia, plus de 200 personnes vivent dans le camp de Nauru, dont des dizaines d’enfants. Le 1er septembre, Baron Waqa, le président de Nauru, a affirmé durant un entretien télévisé que des enfants réfugiés étaient poussés à s’automutiler par leurs familles et par les ONG qui les défendent, déclarant : « c’est une manière d’exploiter le système, probablement de le court-circuiter, dans le seul but d’aller en Australie. »
(Sources : Le Figaro, Amnesty International)