Birmanie: lynchage d'un musulman rohingya par une foule bouddhiste
Un membre de la minorité musulmane rohingya a été lynché et six autres blessés par une foule bouddhiste en Birmanie, dernier cas de violences religieuses dans ce pays en proie à un bouddhisme radical.
L'incident s'est produit le 4 juillet alors que sept Rohingyas étaient sous escorte policière pour se rendre du camp où ils vivent vers la capitale régionale de l'Etat Rakhine (ouest).
Plus de 100 000 personnes, essentiellement des Rohingyas, vivent dans ces camps de déplacés de l'Etat Rakhine depuis les violences intereligieuses ayant fait plusieurs centaines de morts en 2012.
Les Rohingyas, considérés comme une des minorités les plus persécutées au monde par l'ONU, ne peuvent sortir de ces camps qu'au compte-gouttes et sur présentation d'autorisations.
Les violences ont été déclenchées par une discussion animée sur le port de Sittwe entre un groupe de Rohingyas et un entrepreneur local, au sujet d'un bateau.
Le journal officiel Global New Light of Myanmar rapporte l'événement mais ne précise pas que les victimes sont des Rohingyas musulmans, le sujet étant tabou en Birmanie.
Le gouvernement birman, au premier rang duquel l'ex-opposante Aung San Suu Kyi, rejette les accusations de l'ONU de possibles "crimes contre l'humanité" commis par l'armée depuis fin 2016 contre les Rohingyas.
Traités comme des étrangers en Birmanie, ils y restent apatrides, privés de tout droit, même si certains vivent dans le pays depuis des générations.
Le 25 mars dernier, le gouvernement birman rejettait la décision de l’ONU d’envoyer une mission d’enquête sur les exactions commises contre les Rohingya imputées à l’armée.
(Sources: L'Orient Le Jour, Le Monde)