Yémen: conflit, choléra et enquêtes
Les Nations unies ont appelé le 5 septembre au déclenchement d’une enquête internationale indépendante sur le conflit qui oppose le gouvernement aux rebelles chiites Houthis, dans un rapport publié par leur Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.
« La réticence de la communauté internationale à demander justice pour les victimes du conflit au Yémen est une honte et contribue, à divers titres, à l’horreur permanente qui sévit dans le pays », a dénoncé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.
Entre autres, en amplifiant l’épidémie de choléra qui a infecté plus de 612 000 personnes et en a tué plus de 2000 depuis avril dernier, selon les données de l’OMS et du ministère de la Santé yéménite transmises le 5 septembre.
Environ 3 000 nouveaux cas suspectés de choléra sont comptabilisés chaque jour dans certaines régions. « L’OMS est en train d’enquêter sur les raisons de cette augmentation [et] de déterminer si ces chiffres sont exacts » a précisé le porte-parole Tarik Jasarevic de l’OMS.
De son côté, le Coordonnateur des affaires humanitaires à la mission permanente du Yémen aux Nations unies à Genève, Mohammed Fakher, a rappelé le 5 septembre, en conférence vidéo avec l’Observatoire canadien sur les crises et l'aide humanitaire, que la crise yéménite est « la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale », car plus de 17 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, dont 7 millions en situation de famine. Il a souligné que la difficulté d’accès à la population civile et le manque d’infrastructures médicales dans ce contexte de conflit ont des conséquences dévastatrices, dont la mort d’un enfant « toutes les 10 minutes ».
Selon l’ONU, le conflit avec les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, a fait au moins 10 000 morts, dont une moitié de civils, depuis le déclenchement de l’intervention saoudienne de soutien au gouvernement yéménite, en mars 2015.
(Sources : Avec ONU, France24)