Yémen: famine imminente avec 7 millions de personnes qui souffrent de la faim
Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Mark Lowcock, a lancé un avertissement le 8 novembre à l'Arabie saoudite au sujet du Yémen qui « risque la pire famine depuis des décennies».
Depuis quatre jours, le pays est totalement isolé. Car en représailles d'un tir de missile balistique attribué aux rebelles chiites Houthis qui a visé Riyad, le royaume de Salmane ben Abdelaziz Al Saoud a décrété le 6 novembre la fermeture des ports, aéroports et accès routiers vers le Yémen.
Un blocus total qui empêche l'approvisionnement en nourriture et autres produits de premières nécessités.
Face à cette nouvelle escalade dans la guerre qui oppose depuis mars 2015 les forces gouvernementales yéménites appuyées par la coalition arabe emmenée par l'Arabie saoudite aux rebelles houthistes, les quinze membres du Conseil de sécurité se sont réunis le 7 novembre pour des consultations à huis clos.
« Le niveau de souffrances est immense. La dévastation est presque totale. 21 millions de personnes ont un besoin d'aide humanitaire urgente », a déclaré le représentant suédois adjoint à l'ONU, Carl Skau.
« C'est la pire situation humanitaire dans le monde, sept millions de gens au bord de la famine, un enfant meurt toutes les dix minutes de maladie, il y a presque un million de malades du choléra », a-t-il expliqué.
Depuis la mise en place du blocus dans le pays, quinze organisations humanitaires se sont mobilisées pour pointer du doigt la situation de détresse dans laquelle sont plongées des millions de personnes. « Dans le contexte actuel de crise alimentaire aiguë et d'épidémie de choléra, tout retard dans le rétablissement de l'accès humanitaire pourrait coûter la vie à des femmes, hommes, filles et garçons à travers le Yémen», ont souligné dans un communiqué ces organisations, parmi lesquelles Action contre la faim, Handicap international, Médecins du monde, Oxfam, le Danish Refugee council et le Norwegian refugee council.
De son côté, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a dénoncé les attaques perpétrées contre les civils ces dernières semaines et qui ont fait des dizaines de victimes.
Selon les chiffres publiés le 7 novembre par cette organisation onusienne, en moins de trois ans, 5295 civils ont été tués et 8 873 blessés. Les besoins quotidiens du pays reposent à 90% sur les importations.
Au Yémen, le système de santé, d'approvisionnement en eau et d'assainissement est effondré en raison des combats. Un chaos que le blocus ne fait qu'aggraver en privant des millions de personnes de l'alimentation et des médicaments dont ils ont besoin pour survivre.
« Ce qui tue les gens dans la famine, ce sont les infections [...] parce que leurs corps se sont consumés, ce qui réduit totalement la capacité de combattre les choses qu'une personne en bonne santé peut», a déclaré le 8 novembre le Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Mark Lowcock, après avoir informé le Conseil de sécurité de la situation au Yémen
(Sources: Le Figaro, ONU)