Coopération: Accès à l'eau potable avec le système Providence
Accès à l’eau potable
Abreuver les communautés rurales
Nelly Guidici
Trente pour cent de la population mondiale, soit 2,1 milliards de personnes, n’ont actuellement pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable, estiment l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). L’ONG française Marseille Provence Afrique Coopération travaille à faire baisser ce nombre en installant des systèmes de potabilisation dans des communautés rurales d’Afrique de l’Ouest et d’Haïti.
« Avoir accès à l’eau salubre, à l’assainissement et à l’hygiène à domicile ne devrait pas être un privilège exclusivement réservé aux riches vivant en milieu urbain », a fait remarquer le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus le 12 juillet, alors que le programme commun OMS-UNICEF de suivi de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement publiait une évaluation mondiale des deux services.
Un des constats du programme : les problèmes d’accès, en particulier dans les zones rurales, sont encore très importants. De nombreuses ONG en ont justement fait leur mission, dont Marseille Provence Afrique (MPA) Coopération, cofondée en 2014 par Jean-Marc Philip, chef du service des solutions pour l’eau au sein de la Société du Canal de Provence basée à Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France. Il est accompagné dans ses démarches par le responsable des achats techniques de sa société, Roland Malavialle.
« Nous nous sommes demandés comment nous pourrions adapter les technologies existantes aux populations des pays d’Afrique subsaharienne », raconte M. Malavialle, qui a d’abord été sensibilisé au problème de l’accès à l’eau potable au Sénégal par son collègue, qui s’y rendait alors depuis plus d’une décennie dans le cadre de ses activités professionnelles. Les deux ont combiné leurs connaissances pour établir un cahier des charges, puis un prototype de système de désinfection de l’eau adapté aux conditions sénégalaises a été conçu par la filiale Providence Sénégal de leur employeur. Les résultats des premiers tests ont été « bien supérieurs » aux attentes.
Leur invention a été baptisée Providence, un mot à l’orthographe et à la signification identique en français et en anglais, autant pour les communautés chrétiennes que musulmanes. Elle repose sur une combinaison de techniques : une filtration à cartouches pour clarifier et purifier l’eau avant son traitement, puis une désinfection par traitements ultraviolets. Ces rayons permettent la destruction des micro-organismes pathogènes responsables des maladies hydriques comme le choléra.