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(Crédit Photo: ONU/JC McIlwaine)

Éditorial: Jour de vaccin

C’est l’histoire d’une quinzaine d’enfants de moins de 5 ans qui se font vacciner contre la rougeole… Rien d’extraordinaire ici. Ce récit est banal, sans aucun intérêt médiatique s’il se déroulait à Montréal ou à Paris. Sauf qu’il se passe dans le village reculé de Nachodokopele, dans la région de Kapoeta, au Soudan du Sud… Et que sa fin est tragique.

Début mai, ces 15 bambins sont morts, car le vaccin qui était censé les protéger s’est avéré être un mélange toxique. Mal conservées, mal manipulées et mal administrées, leurs doses préventives se sont transformées en un cocktail mortel qui s’est répandu dans leurs petits corps.

Une série de facteurs humains et conjoncturels les ont ainsi condamnés. Le ministre sud-soudanais de la Santé, Riek Gai Kok, a confirmé le 2 juin à Juba que l’équipe de vaccination n’avait pas respecté les normes de sécurité approuvées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une enquête menée par un comité local en santé et des experts de l’OMS et de l’UNICEF a déterminé que les doses n’avaient pas été conservées au frais. Elles auraient dû être gardées dans un lieu sombre à une température comprise entre 2 et 8 degrés Celsius. Toutefois, il semble qu’une seule seringue ait été utilisée pendant quatre jours pour mélanger le vaccin à son diluant, ce qui a fini par contaminer les flacons.

En plus des 15 décédés, 32 autres enfants ont souffert de vomissements, de fièvre et de diarrhées parmi les 300 personnes vaccinées au cours de cette campagne. Pour ajouter à la tragédie, l’enquête nous apprend également que des enfants d’environ 12 ans figuraient parmi les agents responsables de la vaccination.

Autant de révélations troublantes, encore plus quand on sait que l’actuelle campagne de vaccination contre la rougeole cible plus de deux millions d’enfants. Une épidémie sévit en effet au Soudan du Sud depuis le début de l’année, alors que plus de 1 130 cas avaient déjà été recensés en décembre 2016 par le ministère de la Santé.

Outre la rougeole, ce pays ravagé par la guerre civile depuis 2013 fait actuellement face à une épidémie de choléra. Ses habitants vivent également une grande insécurité alimentaire allant jusqu’à la famine dans certaines régions.

À première vue, nous pourrions imputer la faute au destin, qui semble s’acharner sur le plus jeune État du monde. Mais en y regardant de plus près, toutes ces catastrophes sanitaires portent la marque de l’homme, celui qui affame son pays, qui l’entraine dans une lutte de pouvoir au prix de la vie de ses concitoyens.

Au moment d’écrire ses lignes, 7,5 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire au Soudan du Sud, et environ 3,5 millions d’entre elles ont été forcées de quitter leur domicile pour fuir les combats.

Sans compter que 15 enfants ne peuvent pas y recevoir une dose de vaccin contre la rougeole sans en mourir.

Par Zora Ait El Machkouri
Rédactrice en chef

 

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